Pourquoi la SEP m'a fait changer d'avis sur l’idée d'avoir d'autres enfants

Images/SolStock

Le fils de Kat Naish avait cinq ans lorsqu'on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques (SEP). Alors qu'elle apprenait à vivre avec sa maladie, elle s’est mise à réfléchir au projet qu’elle avait eu d’avoir un autre enfant. La SEP affecterait-elle son avenir et celui de sa famille ?

Mon fils avait presque cinq ans lorsque ma sclérose en plaques (SEP) s'est déclarée. À l'époque, j'avais envie d'avoir un autre enfant. Mais ce qui a suivi fut un enchainement de plusieurs poussées et mon diagnostic. En raison de ma maladie, j’ai cessé de penser à agrandir ma famille pendant plus d’un an.

C’est alors que j’ai commencé à voir les choses autrement.

Une poussée de SEP a changé mon projet d'avoir d'autres enfants

Lors de ma première poussée de SEP, les symptômes que j’ai ressentis ont considérablement compliqué mon rôle de parent. C'était la période de Noël et mon mari devait tout assumer. Je pouvais à peine m'occuper de moi, j'avais besoin d'aide pour boutonner mon jean et sortir du bain. À l'époque, je n’arrivais pas à me servir correctement d’un couteau et d’une fourchette, encore moins à emballer les cadeaux ou à participer aux festivités.

Lorsque des amis ont proposé de s’occuper de mon fils une journée pour que je puisse me reposer, j'ai fondu en larmes en les regardant partir. C'était adorable de leur part, et j'avais vraiment besoin de repos, mais cela m'a brisé le cœur. Par-dessus tout, j'étais terrifiée à l'idée de ce que l'avenir nous réservait.

Je ne le savais pas encore, mais ce moment allait être déterminant dans ma décision d'accorder la priorité à la prise en charge de ma sclérose en plaques ou d'avoir d'autres enfants.

J'ai dû faire le choix déchirant de ne pas agrandir ma famille. Aujourd'hui encore, je me demande ce qui aurait pu se passer. Cette décision douloureuse m'a également laissé une grande part de culpabilité.

Devais-je laisser la sclérose en plaques empiéter sur mon désir d’agrandir ma famille ?

Mon esprit était envahi de questions culpabilisantes et je m'interrogeais sur les conséquences potentielles de mes choix.

Se sentira-t-il seul en tant qu'enfant unique ? Vivra-t-il comme une injustice le fait de se retrouver sans frère et sœur au décès de ses parents ? Mon fils deviendra-t-il un enfant gâté, solitaire ou bizarre, comme le véhiculent les préjugés de la société sur les enfants uniques ?

Et qu'adviendrait-il de mes projets ? Lorsque j'étais jeune, j'avais toujours dit que je voulais deux enfants. Devrais-je laisser la sclérose en plaques dicter mon choix dans ce domaine ? Cette nouvelle décision m'appartenait-elle vraiment ? Pouvais-je justifier le fait de ne pas laisser ce choix à mon mari ou à mon fils ?

Et puis, j'ai réalisé la chance que j'avais d'avoir déjà un enfant. C’est le rêve de tellement de couples et moi j’avais eu cette chance.

J'aurais pu avoir un autre enfant et assurer physiquement ; de nombreuses femmes atteintes de SEP y parviennent très bien. Mais je savais, au fond de moi, que le stress lié à la gestion de la maladie et à la naissance d'un autre enfant aurait eu des conséquences directes ou indirectes sur ma santé.

La question d’avoir ou non un autre enfant s’est résumée à un choix entre mes souhaits et les besoins de mon fils

J'ai alors compris que le fait de mettre en péril ma santé pour donner à mon fils ce dont la société me disait qu'il avait besoin – et ce que je pensais vouloir – serait, en fait, vraiment égoïste.

Alors que je commençais à m'adapter à ma nouvelle vie avec cette maladie chronique, j'ai décidé de mettre toute mon énergie dans ma santé. Cette résolution serait forcément bénéfique pour moi, mais elle était surtout destinée à mon fils. Je ne voulais plus jamais voir mon fils passer la journée avec quelqu'un d'autre et s'inquiéter de me voir alitée à la maison, trop mal-en-point pour bouger.

J'ai décidé de rassembler tout mon courage et toutes mes forces pour être en bonne santé le plus longtemps possible. Je voulais donner à mon fils l'enfance qu'il mérite et ne pas laisser la sclérose en plaques m'empêcher d'être la meilleure mère possible pour lui.

Chaque jour, je m'estime heureuse d'avoir eu la chance d'être mère. Je suis reconnaissante d'avoir pu faire ce choix. Beaucoup ne le sont pas.

Et jusqu'à présent, tout va bien. Sept ans plus tard, je suis extrêmement fière du jeune homme gentil, indépendant et aimant que mon fils est en train de devenir.

Le point à retenir

Si vous avez été diagnostiqué.e d’une sclérose en plaques, avoir des enfants, d’autres enfants ou pas d’enfant du tout est une décision importante. Le plus important est d’être honnête avec vous-même. Ne vous laissez pas emporter par le romantisme ; choisissez ce qui est juste pour vous, en fonction de la situation que vous vivez. Personne ne peut ni ne doit choisir pour vous.

Et, bien sûr, vous avez toujours le droit de changer d'avis.

COB-FR-NP-00141 – juillet 2025

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